vendredi 3 avril 2009

Kawah et Ramayana sur Java










Les voici de retour après une absence prolongée, mais expliquée par les multiples transports tout terrain et l'accès impossible aux technologies supra sophistiquées (électricité, eau courante, nourriture chaude et café...). Oui oui, on le sait, on fait bin pitié. ;)

Après l'idylle d'une semaine passée sur l'île de Gili Air, nous avons décidé de reporter notre trek sur Rinjani pour cause de pluie intenses et rentrer sur Lombok, puis sur Bali (traversée par le nord) pour nous rendre sur Java, une grande île située à moins d'1 km vers l'ouest.

Arrivés sur cette île musulmane (comme la plupart des 1200 autres d'Indonésie, Bali étant l'une des seule Hindouiste), nous avons déjà pu observer de multiples changements reliés à la culture (vêtements, architecture, langue, musique, nourriture, etc).

Notre point de départ pour la visite de l'île fût donc Kawah Ijen, un volcan de plus de 2326m toujours actif que nous avons pu approcher de très très près. Après avoir trouvé 2 monsieurs pour nous hisser à moto tout en haut des 19 km de montée, nous avons trouvé refuge dans un camp de base très rudimentaire d'où les départs de randonnées s'effectuaient au petit matin.

La rude montée de seulement 3 km à pied fût intense, mais le coup d'oeil au sommet en vallait définitivement le coût.

Un cratère immense et un lac d'un bleu azure s'y trouvaient, tout à côté d'une mine de souffre d'où des dizaines d'hommes armés de simples tiges de bamboo et de paniers en osier, y recupéraient des 20 à 30 kg de souffre, pour les remonter à la surface du cratère et ensuite les redescendre tout en bas afin d'y recevoir un maigre 0.50$ par kilo. Et ce, effectué sans aucun équipement autre qu'une paire de sandale souvent déchirée et des bouts de chandails en guise de chaussettes sur un chemin totalisant 6 km sur des surfaces des plus incertaines et des émanations de souffre rendant la visibilité et surtout la respiration vraiment impossible par moment.

Pour vous donner une idée, Martin et moi avons eu peine à monter pendant 2h et nous avons eu besoin de 3 litres d'eau, de collations et d'une bonne journée de repos pour nous remettre d'une simple montée sans aucun poids additionnel. Une grande leçon d'humilité que nous espérons ne jamais oublier.

Ensuite, le retour à la ville à moto et la poursuite de notre visite de Java s'est effectué par train pour un 11 hres de traversée à travers rizière magnifiques et orage intense pour nous rendre en plein centre soit Yogyakarta, une ville importante comportant de multiples attractions pour les Bules (prononcé Bouli), l'équivalent de Fareng en indonésie pour dire étrangers mais que nous n'entendons que très rarement.

Le monsieur présenté avec Martin sur la photo fût l'une des belles rencontres effectuées sur les quais de gare, permettant une fois de plus, des échanges linguistiques et culturels des plus sympatiques et enrichissants.

D'ailleurs à cet effet, notre bahasa s'améliore de jours en jours, étant beaucoup plus facile à apprendre et surtout à pratiquer que le thai ou le lao. Nous l'avons déjà mis à rude épreuve depuis les derniers jours en assistant d'une part à une comédie burlesque en bahasa au cinéma et une magnifique pièce de théâtre des tradionnelles "shadow puppet" . Un art très impressionnant et féérique datant du 9e siècle en Indonésie.

Pendant le spectacle, mon chéri s'est fait prendre en affection par le concepteur des marionnettes qui lui a révélé les milles et un détails de l'histoire et de conception des personnages composant la magnifique histoire du Ramayana (un conte épique, raconté à travers toute l'Indonésie depuis des siècles). Cet homme nous a d'ailleurs raconté avec passion que sa famille perpétuait cet art de conception depuis les 10 dernières générations (transmis de père en fils).

À une certaine époque, il paraît que les dames n'avaient droit d'assister qu'au côté ombragé de la pièce. Une forme de censure soit, mais cette portion est de loin la plus jolie et la plus magique des deux (donc rien de perdu pour cette fois):). L'autre section comportant également plusieurs musiciens et chanteurs pour accompagner l'histoire.

À la fin de la représentation de l'un des 32 actes du ballet (durant à lui seul plus de 2h), nous avons eu la chance de passer à son atelier personnel où il nous a expliqué que la confection d'une seule marionnette de 1ère classe (travaillée à même du cuir de buffle) pouvait prendre jusqu'à 2 mois à raison de 7-8 hres par jour. Une soirée plus que mémorable!

Depuis notre arrivée sur Java, il pleut intensémment de 2-3 hres chaque jour (des torrents dévalant les rues) ce qui rend les visites des alentours un peu plus compliquées. Mais tout rentre dans l'ordre aussitôt la pluie cessée. La saison des moussons devrait se terminer d'ici quelques semaines.

Alors voici où nous en sommes ce samedi 4 avril préparant lentement notre envolée de demain pour Kuala Lumpur en Malaysie, où nous passerons quelques jours afin de renouveller nos visas pour mieux revenir en Indonésie compléter nos séjours mutuels (Martin rentrant sur Montréal ce 21 avril déjà... :(...).

Nous continuerons à vous envoyer plein de chaleur puisque le printemps se fait bien sentir par chez nous paraît-il. :)

Des tonnes de bisous et de calins à tout le monde et au plaisir d'avoir de vos nouvelles de temps en temps.
Martin et Annie xxxxxxxXXXXXXXxxxxxxxx

2 commentaires:

  1. Mes pauvres petits,

    Horreur, vous faites vraiment pitié, pas de café chaud le matin, comment vous faites pour survivre, ah.ah.

    C'est vraiment spécial tout ce que vous vivez, j'espère que vous appréciez votre chance, croquez dans vos expériences a pleines dents, vous etes vraiment privilégiés, pensez qu'il y a des gens qui ne sont jamais sortis de Montréal et qui ne pourront jamais.............

    Votre montée au volcan, juste de le lire et je ne peux plus respirer, hayoyyyye le souffre, il aurait fallu que Lucie soit la avec vous pour jouer a la Moma et prendre votre saturation, j'aurais bien aimé la connaitre!!!!!!!!!!!!!!!mais c'est si vrai que les lacs des volcans sont d'un si beau bleu azure, ca doit etre le souffre qui les rendent comme ca.

    C'est vraiment spécial de vivre la mousson, mais toute personne qui se respecte doit vivre ca au moins une fois dans sa vie lors d'une visite en Asie, ca me rappelle une journée a Saigon, il avait tombé tellement d'eau dans 1 heure que nous traversions la rue ensuite avec de l'eau jusqu'au milieu des mollets, souliers dans les mains puisque les égouts ne peuvent fournir. C'est la facon que Dieu a pris pour controller la population de rats la-bas, bon, bon, les autres, je vous vois grimacer, non, non, tout a sa raison d'etre, mais je ne comprends pas encore sa joke de l'oxygène, hi,hi............

    Vous devez etre a Kuala Lumpur, comme j'ai aimé la petite de cette ville, saluez les tours Petronas pour moi et bon retour en Indonésie.

    Le temps passe vraiment vite mais j'ai bien hate que tu sois de retour ma belle Annie pour t'entendre raconter tes expériences.

    Continuez de nous faire rever et profitez encore une fois de tout ce qui passe, ca n'arrive qu'une fois.

    Bisous.


    Diane
    XOXOXO

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  2. Bonjour Annie & Martin,

    En retard dans les nouvelles, je vous lis et vous regarde , rentrant d'un concert de l'OSM sur des thèmes de films de Mahler à Morricone.

    Merci de penser à nous de si loin et en cultures aussi exotiques qu'hétéroclites. Vous nous habitez en pensées.

    Je suis frappé par le contraste de la température que vous avez dû affronter. Cela se voit à vos vêtements et au vent dans les cheveux. Il y aussi cette photo saisissante et vertigineuse du porteur surchargé de souffre, tout en haut du cratère à l'escalade irrespirable.

    Fidèles à vous-mêmes, vous continuez à nouer ( et partager) des liens au hazard de vos rencontres improbables.

    Vous anticipez avec hâte sans doute, un autre contraste, Kuala Lumpur la "sururbanisée", avec ses tours demesurées et ses milions de ressortissants. Je paris que vous nous surprendrez avec d'autres propos, rencontres et images du style "il était une fois dans... l'Est".

    Au plaisir,

    Guy

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